L’espace d’Internet bruit d’injonctions variées quant à la forme (voire au fond) des informations qui y seraient admissibles. Faut-il écrire court ou long ? Faut-il ou non faire la chasse à l’actualité « chaude » ou préférer les billets de réflexion ? Faut-il abandonner le blog pour se lancer dans Tweeter ? Faut-il illustrer impérativement ses billets de photos (évidemment sous licence ’Creative commons’) ou peut-on oser des digressions linéaires ?
C’ »est bizarre, ces injonctions – éventuellement contradictoires -. Je viens d’un siècle où l’écrit public – non administratif, bref la communication citoyenne – se répartissait en catégories plus linéaires : l’articulet journalistique de la nouvelle chaude ou de la rubrique des chiens écrasés, l’article – savant ou non – argumenté, et le livre synthèse momentanée d’une pensée ou d’une aventure créatrice (les nouvelles représentant une forme élaborée de synthèse de cette dernière proposition). Mais aujourd’hui, il « faut » écrire court, s’adapter à de nouveaux modes d’échange, d’ailleurs plus dictés par les outils que par le souci de la communication !…
N’assiste-t-on pas à une confusion entre le propos et la forme ? Ecrire sur Internet, c’est une chose. Ecrire tout court en est une autre, que ce soit sur Internet ou ailleurs. Ecrire sur Internet (enfin sur un blog, en l’occurrence), c’est d’abord écrire sans le filet protecteur d’un directeur de collection ni le filtre d’un éditeur – du moins pour les sites non institutionnels. D’une certaine façon, c’est plus risqué.
Est-ce que cela change nécessairement la forme du message ? Oui, sans doute, car on devine que les trop longues digressions ne supporteront pas l’épreuve de la lecture sur écran.
Est-ce que cela impose la soumission aux modes normées ? Micro-blogging ici, impératif d’illustrations là, brièveté des informations là encore… Même si on sait que le medium est le message, n’existe-t-il pas d’alternative à ces injonctions formelles ?
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